Xiaojun SONG
Pour cette exposition, la plupart de mes pièces sont des créations récentes. Je traçais, je trace, je tracerai les instants pour que le temps s’arrête sur le papier. Je les appelle « Méditation » – ma façon de méditer. Cette série « Méditation » est le reflet de ma pensée sur la vie, composée de gestes inlassablement répétés. Du matin au soir, comme de la naissance à la mort, tout n’est fondamentalement que répétition d’un même cycle. Quel que soit le sens que nous leur donnons, toutes les choses que nous faisons nous amènent irrémédiablement au bout de notre vie. Le mouvement du trait est semblable à celle-ci, il se présente comme un départ vide de sens. Il vient de nulle part pour aller nulle part. Il est à la fois sa cause et son effet. À l’instar du principe de genèse taoïste, le premier trait engendre le second, puis le troisième et enfin la totalité de la composition. La raison d’être du trait n’est pas ailleurs que dans l’engendrement successif et répété des autres, lorsque le principe pictural du geste s’efface peu à peu pour devenir pleinement méditatif.
Laurent Dominique FONTANA
L’immobilité
De la fenêtre de la Galerie, le Rhône dans toute sa force et son ampleur, changeant au gré des orages et des sécheresses, miroir du temps. Le temps qui s’en va.
Les sculptures : figures noires, dressées, immobiles, la peau brulée. Les corps comme des arbres sur la grève, dont l’écorce décrirait le «livre des épreuves» :
les fortes crues aux eaux chargées de débris, d’épaves, de branches.
À l’image du monde des hommes, la matière noire traduit la vie comme un arbre ravagé par le temps.
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