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Agnès CABOTSE-Liliane HARTMANN-ITO du 9/8 au 15/9/24

 

Agnès CABOTSE

Sensible à l’impermanence des choses, Agnès Caboste aime capter l’insolite et tente de le magnifier, malgré les dégradations dues au passage du temps, des éléments, ou les vestiges d’une vie passée.

Dans le domaine de la peinture, Agnès privilégie les grands formats et travaille l’acrylique, au couteau et au pinceau pour des effets de matière, dans une palette souvent monochrome. Inspirée par la calligraphie chinoise, elle privilégie l’épure et utilise principalement le noir et le blanc.

Agnès tente d’avoir une approche esthétique de différents sujets dramatiques et d’actualité.

Figuratives mais souvent à la limite de l’abstraction pour certaines d’entre elles, ses toiles magnifient, dans sa série « GRAND VÉGÉTAL » présentée aujourd’hui, après le passage dévastateur de la sécheresse, du feu, du vent ou de l’eau, ce qu’il reste de l’esthétisme brut des arbres et des vestiges du plus grand et plus ancien végétal de l’humanité : L’ARBRE.

Torturé par les éléments, la splendeur de son feuillage et de sa ramure disparue, seule reste la beauté graphique de son tronc aux formes érodées ou calcinées.

www.agnes-cabotse.com

 

ITO

Les pièces en céramique qui sont présentées ici ont été créées par pliages répétés de couches de grès (noir ou brun) et de porcelaine.

Ce façonnage par pliage est distinct des terres mêlées (« neriyage » en japonais) et s’apparente plutôt au damassage de l’acier.

Ces pliages répétés font peu à peu apparaître des réseaux de lignes qui évoquent différents motifs : fibres, algues, rizières en terrasse, ikats, lignes de champ magnétique… chacun peut se laisser guider par son imagination.

Avec chacune de ces pièces en « terre damassée », c’est une nouvelle histoire qui se déploie.

Le résultat final ne dépend pas seulement de la volonté ou de l’intention de départ car la terre avec sa mémoire et la cuisson à haute température (1250 °C) joue un rôle important, souvent imprévisible à la façon des aléas d’un destin.

Chaque pièce peut ainsi être considérée comme un petit compagnon, avec un pliage qui lui est propre, une histoire qui lui est propre, un caractère à part entière.

Ito est astrophysicien au CNRS. Il a travaillé à la NASA et à l’Agence spatiale européenne. Il fait de la céramique depuis 2007.

instagram.com/itoceramique

 

Liliane HARTMANN

Depuis ma formation de graphiste décoratrice, les matériaux et techniques employés, m’ont ouvert de larges horizons.

Pratiquant la peinture, la sculpture, la céramique et la photo, j’utilise et mélange diverses méthodes pour réaliser un monde proche de la nature.

Pour les tableaux, l’intention est de suggérer des matières minérales.

Les fonds préparés en relief, invitent cette base à évoluer selon les couleurs et le rythme donné par la profondeur.

Intentions d’ambiance, de matières sorties de l’imagination voulant appuyer le regard sur la nature et sa fantaisie.

Cette démarche utilise l’exploration de plusieurs médiums pour donner vie et relief.

C’est le propos de cette série.

 





V. DÉTHIOLLAZ-A. GENÊT-G. SCHIBLER du 16/9 au 30/10

 

Véronique DÉTHIOLLAZ

Série Le Cercle de Craie

Tracer une ligne, la courber, l’arrondir. Faire cercle.
Fermer. Entourer. Enclore.
À partir de ce geste, il y a dedans et dehors.
C’est simple. Tragique ou rassurant. Cercle-refuge, cercle-prison.
C’est tout cela, mon Cercle de craie.
Un cercle de craie rouge dans un désert, où des petites personnes cheminent, errent, fuient, s’effondrent… mais dansent aussi quelquefois.
Des petites personnes qui attendent leur Azdak* sous un ciel parfois plombé, parfois clair.

* Le personnage du juge dans « Le cercle de craie caucasien » de Bertolt Brecht

* * *

Série Voyageurs en rond

Ces Voyageurs en rond transportent leur fardeau d’exil sur la bordure du chemin. Ils se balancent, ils nous regardent. Vont-ils rester dans le cercle et tourner en boucle, revenant sans cesse sur leur pas ? Ou vont-ils préférer le vertige, franchir cette lisière pour plonger dans le vide ?

* * *

Série Trois bulles d’enfance

Trois bulles d’enfance
Jouer avec un cerceau, jouer du tambour, se balancer… Habiter sa mémoire à en perdre la boule.
https://veroniquedethiollaz.ch/

 

Annette GENÊT

La ligne circulaire ?


Une ligne floue ou irrégulière, parfois invisible, mais bien présente. C’est en son centre que, d’instinct, j’ai choisi de me situer par rapport au thème de l’exposition. 
Mon tempérament m’inclinant à l’exploration, cette ligne imaginaire ou même parfois bien réelle peut m’inspirer une idée d’encerclement, de privation de liberté, mais elle peut aussi, au contraire, me donner un sentiment de protection ou d’appartenance. Si d’aventure je me trouve en difficulté hors du cercle, je peux souhaiter ardemment m’y réfugier.
Le monde dans lequel nous vivons me paraît particulièrement inquiétant et les images qui ont surgi en moi se rapportent à la plus grande vulnérabilité de la vie, celle d’une étape qui nécessite une extrême attention pour parvenir à maturité. Par analogie avec tout ce qui est à son commencement et ne peut voir le jour sans une protection attentive, le nid s’est imposé à moi.
Ne cherchez pas de réalisme biologique dans ces œuvres, car il n’y en a pas. Mon souhait est que ces images évoquent la douceur d’une famille attentionnée, quelle qu’en soit la fragile espèce.
https://www.odexpo.com/profil-artiste.asp?id=4109

 

Guy SCHIBLER

La chasse au cercle

Exercice 1 (tirages sur papier) :
Par la photographie, montrer l’omniprésence de la forme circulaire dans le monde, produite aussi bien par la nature que par la main de l’homme. Au hasard des choses et des noms se constitue le début d’une liste infinie : (par ordre alphabétique) ampoule, anneau, arceau, assiette, auréole, ballon, bidon, bobine, bouée, boule, carrousel, cône, couronne, cuve, entonnoir, encyclie, feuille, flacon, fleur, fruit, horloge, jarre, lune, lustre, marmite, montre, meule, nid, oculus, œil, orbite, parapluie, poêle, puits, roue, rouleau, section, socle, soleil, spirale, table, tambour, tipi, tonneau, trou, tube, ventre, verre, volant, yourte… Chaque élément de cette liste apporte sa pierre à une « rêverie du cercle ».

Exercice 2 (diaporama sur tablette) :
Choisir un endroit que l’on aime (ici, ce sera Sa Granja, un musée de Majorque consacré aux traditions populaires de l’île). Partir à la chasse, traquer les formes circulaires. Et confirmer ce que l’on savait : elles sont partout et leur variété est extraordinaire.
https://guyschibler.ch/

 







Eric TISSIER- Jean-Philippe BOLLE 11/8 au 11/9/22

 

Éric TISSIER

Techniquement mon travail consiste à créer des formes géométriques abstraites dans lesquelles interviennent des éléments simples : cercle, triangle, carré.
Dans la calligraphie japonaise, on pourra y reconnaître l’eau, la terre et le feu.
On est pris dans un double regard : réductionniste attaché au détail et holistique dans l’appréhension d’un tout.
Le choix des matériaux , bois, toile et acier se fait en fonction de la taille et de l’inspiration.
Ces compositions émanent d’une métaphore spaciale et graphique.
Le choix d’utiliser des symboles abstraits (glyphes) amène à donner une existence concrète à de nombreux mondes et rythmes invisibles.
www.erictissier.com

 

Jean-Philippe BOLLE

        parler de soi
        un nuage
        le pourrait-il ?
Poème chinois

 





 

CROCHARD V.-DE ROOVER M. du 7/7 au 7/8/22

 

 

Vincent CROCHARD

Installé à la Mouille dans le Jura, Vincent Crochard confectionne ses drôles de créatures, expérimentant sans cesse de nouvelles techniques et divers matériaux.
Il extériorise ses émotions sous la forme d’une création organique, accouchant pour ainsi dire des organismes qui habitent son imaginaire.

Vincent Crochard est un autodidacte, les premiers artistes à l’avoir nourri dans sa création sont des artistes musiciens avec un univers visuel riche tels que Björk, Goldfrapp, Serge Gainsbourg ou Mylène Farmer, et il a en parallèle développé une passion pour le cinéma, la science-fiction avec Hayao Miyazaki, Tim Burton… mais aussi des réalisateurs plus conceptuels tels que Krzysztof Kieslowski, Andrei Tarkovski, Stanley Kubrick, Wim Wenders ou David Lynch.

Sa découverte de l’art brut a également été une grande influence pour lui notamment par sa spontanéité, ainsi que la liberté des artistes dans leurs créations.

Sa passion pour les sciences naturelles l’a amené à faire des études de biologie et à se former en taxidermie. Cela a été un émerveillement pour lui de découvrir la richesse de la nature de part ses études. C’est à tout cela qu’il doit aujourd’hui son univers entre biologie et science-fiction.
http://www.bizart-bizart.com/vincent-crochard/

 

Marc de ROOVER 

Abstraction animiste

Marc de Roover est avant tout quelqu’un qui réalise de grandes installations en bois, dans le paysage. Ces grandes sculptures sont précédées d’études, l’endroit où elles seront placées est minutieusement examiné, elles sont réfléchies, calculées et des maquettes sont faites. Le concept de création vient avant la réalisation. Et ce concept est réalisé strictement et méticuleusement.

Avec les assemblages et les collages, il y a certainement plus de liberté dans le jeu. Concept et réalisation vont de pair. Mais les exigences sont tout aussi strictes que pour les grands projets sculpturaux. Chaque ligne, chaque clé de couleur, chaque élément doit contribuer. Rien pour rien. Il y a certainement de la place pour la coïncidence, mais chaque coïncidence est pesée, soigneusement et rigoureusement jugée avant d’être autorisée à jouer le jeu.

« Abstraction animiste ». Les formes ne représentent rien, mais sont chargées d’énergies presque corporelles, évoquant  attraction et répulsion, amour et haine, coups et caresses, chute et fuite, concentration et expansion… en équilibriste, dansant sur une ligne harmonieuse.

La série d’assemblages est faite entre 2000 et 2016. Il s’agît de sculptures minuscules et minimalistes, assemblées de petits riens trouvés n’importe où, source riche d’étonnement. Elles sont présentées dans des boîtes en bois, avec passe-partout. 

La série de collages, également présentés avec passe-partout, est plus récente, elle a commencé avec le premier confinement et elle continue à élargir. Ce sont des segments de photos de journal collés sur du papier de dessin, protégé par un vernis mat anti UV.

La technique de l’assemblage permet de réduire, d’enlever à fin de sauvegarder l’essentiel.

La technique du collage oblige à ajouter à fin de trouver le meilleur équilibre.

Aussi bien les assemblages que les collages sont faits dans la marge des grands projets mais gagnent en importance dans la vie de l’artiste.

Ozenay, le 19 mai 2022
https://marcderoover.eu

 







FONTANA L. D.-SONG Xiaojun du 2/6 au 3/7/2022

 

Xiaojun SONG

Pour cette exposition, la plupart de mes pièces sont des créations récentes. Je traçais, je trace, je tracerai les instants pour que le temps s’arrête sur le papier. Je les appelle « Méditation » – ma façon de méditer. Cette série « Méditation » est le reflet de ma pensée sur la vie, composée de gestes inlassablement répétés. Du matin au soir, comme de la naissance à la mort, tout n’est fondamentalement que répétition d’un même cycle. Quel que soit le sens que nous leur donnons, toutes les choses que nous faisons nous amènent irrémédiablement au bout de notre vie. Le mouvement du trait est semblable à celle-ci, il se présente comme un départ vide de sens. Il vient de nulle part pour aller nulle part. Il est à la fois sa cause et son effet. À l’instar du principe de genèse taoïste, le premier trait engendre le second, puis le troisième et enfin la totalité de la composition. La raison d’être du trait n’est pas ailleurs que dans l’engendrement successif et répété des autres, lorsque le principe pictural du geste s’efface peu à peu pour devenir pleinement méditatif.

https://xiaojunsong.net/

 

Laurent Dominique FONTANA

L’immobilité

De la fenêtre de la Galerie, le Rhône dans toute sa force et son ampleur, changeant au gré des orages et des sécheresses, miroir du temps. Le temps qui s’en va.

Les sculptures : figures noires, dressées, immobiles, la peau brulée. Les corps comme des arbres sur la grève, dont l’écorce décrirait le «livre des épreuves» : 
les fortes crues aux eaux chargées de débris, d’épaves, de branches. 

À l’image du monde des hommes, la matière noire traduit la vie comme un arbre ravagé par le temps.

https://laurentdominiquefontana.ch/

 





Ghost Tales-C. BAYENET-C. GLASSEY-U.RICHTER du 20/4 au 29/5/22

 

Carmen CALDAREA BAYENET

La création artistique a d’abord été pour moi le lieu d’un rapport quasi charnel entre la nature et le divin. J’ai consacré de nombreuses années à des créations qui s’inspirent de peintures religieuses traditionnelles de Transylvanie, dans lesquelles Jésus et les saints prennent place au milieu de décors ruraux, entourés d’arbres, de fleurs et de vignes. Petit à petit, la tradition a cédé le pas à des œuvres de plus en plus autonomes, qui posent des questions à la manière des postmodernistes, et tentent de redéfinir le lien entre l’humain (l’artiste), la nature (le corps), le divin (l’idéal). Mon travail est à la croisée des chemins entre un profond enracinement dans la tradition, et une remise en question permanente de celle-ci.

https://c-carmen-b.ch/

 

Catherine GLASSEY

Je pratique le moulage depuis de nombreuses années. Le fait de «saisir le vif » en reproduisant des fragments de corps ou d’objets et de les recombiner autrement, me permet de questionner le réel, de poser un regard différent sur les choses.

« Il n’y a pas qu’une seule réalité. Il existe plusieurs réalités. Il n’y a pas qu’un seul monde. Il y en a plusieurs, et ils existent tous parallèlement les uns aux autres, mondes et anti mondes, mondes et mondes fantômes, et chacun d’entre eux est rêvé ou imaginé ou écrit par un habitant d’un autre monde. Chaque monde est la création d’un esprit ».

Seul dans le noir de Paul Auster

 

Uta RICHTER

Uta Richter est une artiste berlinoise qui vit et travaille à Genève. Dans ses œuvres, elle se tourne vers le passé pour traquer la nature humaine.

La série « Berlin Ghost Stories » suit cette logique. Ce sont des assemblages dessinés et collés sur le fond sérigraphié du paysage industriel aujourd’hui démoli de Berlin-Treptow.

L’artiste aborde les actes d’équilibriste entre opportunités manquées et vécues, amour de la vie et violence, utopie et nostalgie, individualité et norme.

À partir de ces zones de tension, une perception dialectique de sa propre histoire veut s’ouvrir au regard du spectateur.

http://uta-richter.net/Texte/france/startf.html

VITRINES-BERNACHOT C.-GUYOT J.-MEYLAN É.-PERIER A.-PÉRY F.-SCHIBLER G. du 4/3 au 17/4/22

 

VITRINES

Claude BERNACHOT

Je fais de la « street photography », de la « photographie de rue ».
Je photographie les gens dans leur environnement. Par sa composition, le photographe organise le chaos, structure l’espace.
Il ne doit pas porter son attention uniquement sur la ou les personnes photographiées, mais aussi sur ce qui se passe derrière ou devant elles.
Ici, sans être le sujet principal de la photographie, les vitrines et leurs surfaces vitrées, utilisées comme arrière-plans, premiers plans, motifs ou par ce qu’elles reflètent, sont un élément important dans l’organisation de l’image.
Dans les diptyques, le photographe va chercher à mettre en relation, entre deux images, des éléments – formes, gestes, couleurs – qui vont tisser entre elles des correspondances, créer des résonances et qui, d’un bord à l’autre du cadre, vont se faire écho.

 

Jacques GUYOT

Le travail proposé pour cette exposition « Vitrine » est basé sur quatre photographies qui sont prises à travers une vitre donc « Vitre In ». Dans ce cadre vient s’inviter une autre œuvre photographique en rapport avec la photo. 
Cette oeuvre photographique est un cyanotype (Herschel 1842).
Ce procédé permet d’obtenir un négatif sans appareil de photo, avec des pauses longues de trente minutes et une source d’ultra-violet (Soleil). Le développement se fait avec de l’eau.
Les techniques photographiques numériques sophistiquées invitent la simplicité du procédé du cyanotype et, par là même, créent une vitrine virtuelle pour ces œuvres bleu Prusse.

 

Éric MEYLAN

Pour cette exposition sur le thème des vitrines, j’imaginais, au départ, des prises de vues à l’intérieur des commerces, avec des client(e)s, car je voulais qu’il y ait de la vie dans ces images.
Devant les évidentes difficultés de réaliser cette idée et l’arrivée du Covid, j’ai modifié mon approche : dans chacun des commerces visités, j’ai demandé au vendeur ou à la vendeuse présent(e)s de se placer devant sa vitrine et de cacher son visage (Covid oblige ! ) avec un objet prélevé dans son étalage.
Les photos, en plan large, montrent aussi bien les vitrines que les humains dans cette période si particulière.

 

Aline PÉRIER

Y a-t-il une vie après les vitrines ?
Elles sont belles, longues et parfaites.
Elles portent dans les vitrines tous objets de désir, robe, tailleur, chapeau, sac à main.
Plus qu’être à la mode, elles sont La Mode.
Jusqu’au jour où, même si leurs pommettes sont toujours hautaines, leurs yeux faits et leur teint lisse, elles se démodent.
Elles n’ont pas changé, pourtant elles ont vieilli. Ce n’est plus leur tour d’être belles.
Alors c’est la mise au rebut. Nues et démembrées, retirées du circuit, destinées à la casse et soustraites aux regards, il leur reste un dernier passage sur le trottoir avant l’arrivée du camion-benne ou, pour les plus chanceuses, du brocanteur.
Là le temps et l’oubli les effritent, les pâlissent et les blessent. La photographe Aline Perier y voit un parallèle avec nos vies humaines, où la vieillesse aussi peu à peu rend les femmes invisibles.
Et pourtant. En leur apportant sa lumière et son regard, en proposant de nouveau ces beautés idéales d’autrefois à nos yeux soudain ouverts et bienveillants à leurs imperfections, elle leur confère une autre vie.
Alors ce n’est plus de la mode. C’est de l’art. Et sans nul doute, un art de vieillir, et de vivre.
Texte : Sylvie Overnoy

 

Fabienne PÉRY

Quel sujet à explorer en pleine pandémie !
J’ai donc choisi de me mettre en scène dans des vitrines qui racontent 12 mois de confinement, restrictions et replis sur soi.
Heureusement, l’art nous garde une grande liberté et c’est avec enthousiasme que j’ai créé chaque jour une vitrine différente qui exprime ce que j’ai fait pendant une année de pandémie. Une seule fois au théâtre sur toute une saison d’abonnement ! ; la famille en images, les tâches quotidiennes, l’art, des travaux dans la maison, et… Noël.
Toute une année en vitrine !

 

Guy SCHIBLER

Par le mot vitrine, nous entendons ici, banalement, la devanture vitrée d’un local commercial. En quoi la vitrine peut-elle intéresser la photographie ?
La vitrine de magasin, c’est à la fois un cadre dont les quatre bords sont reliés par une vitre et, derrière cette vitre, une élaboration visuelle qui hésite souvent entre le bi- et le tridimensionnel : surface dilatée dans la profondeur ; volume fortement aplani. Un cadre qui délimite un champ, donc. Ou un champ qui remplit un cadre. L’analogie entre vitrine et photographie apparaît immédiatement. Photographier une vitrine, c’est par conséquent produire une mise en abyme : mettre un cadre dans un cadre, un champ dans un champ.
Une vitrine maintient le passant à distance de ce qu’elle montre. C’est pour lui la source d’un certain confort, car il n’est pas obligé d’acheter, il n’est pas obligé d’entrer dans le magasin. On lèche la vitrine, on ne la mange pas. Une vitre est là pour séparer regardeur et regardé ; devant et derrière la vitre, ce n’est pas le même monde. Nous sommes mis en position de spectateurs face à des objets exposés, mis en scène, montrés avec ostentation… Tout cela pourrait être dit aussi de la photographie. 
Comme tout spectacle, la vitrine ne produit de la distance que pour mieux attirer. C’est l’éternel paradoxe de la séduction, ici adapté aux codes du visual marchandising. Dans sa vitrine, par sa vitrine, un magasin fait le beau. Elle est sa parure, son maquillage parfois, une incitation et une invitation à entrer, à aller y voir de plus près, et à acheter ensuite, bien sûr. Fabrique d’illusion et de désir, elle est à la fois appât et promesse. 
Et comme tout spectacle qui finit par nous offrir un miroir de nous-mêmes, il arrive bien souvent qu’une vitrine nous renvoie en reflet notre propre image, que le passant y aperçoive soudain sa propre tête au milieu des choses à vendre. Le voilà flatté d’être intégré à l’image. La vitrine est, comme peut l’être la photographie, un miroir de Narcisse.
Les textes et légendes de cette double série de photographies doivent beaucoup à Sandrine Le Corre et à son ouvrage Esthétique de la vitrine, Paris, L’Harmattan, 2018.







ESAAA-Mémoires de l’eau du 14/1 au 27/2/22

 

Mémoires de l’eau 

L’eau est porteuse de mémoire disait Gaston Bachelard.

Le grand cycle de l’eau marque le temps, les paysages, les matières et les cultures.
Des points les plus hauts jusqu’aux grandes profondeurs, l’eau circule et modèle la géographie, façonne les cultures et les imaginaires.
Le projet d’exposition porte sur les formes, les histoires et la poésie liés à cet élément essentiel.

Quelques axes de recherche ont été explorés lors de la préparation des travaux :

  • les traces sur la matière, cartographies sensibles…
  • l’eau enfouie et retrouvée, les grottes et mers cachées…
  • anthropologies des réseaux, mémoires des fleuves et des rivières, les métiers de l’eau…

Quinze élèves de l’École des Beaux Arts d’Annecy ont travaillé sur ces thèmes et vous en présentent le résultat dans cette exposition.

 




MANGEOT A.-TAVERA M. du 11/8 au 12/9/21

 

Marie TAVERA

Le rêve du cheval

Écrire comme dessiner : pour voir.
L’endroit du regard.
Le moment d’un espace.
Le point aveugle où bouge une vie.
La focale d’un mouvement, d’une mémoire et d’une peau, le buisson d’un dessin, la forêt d’un oubli.

Quatre chevaux de trait : une rencontre. 

Le puissant déploiement de leurs présences, leurs moments de repos et de jeu, l’intimité du quotidien, le sommeil, Le rêve du cheval. Une série que j’ai réalisée sur le terrain et en atelier, dans des formats permettant d’approcher une échelle 1:1, pour peut-être caresser leurs flancs.

http://taveramarie.wixsite.com/site

 

Anne MANGEOT

Jacquie BARRAL

http://anne.mangeot.free.fr/

 



Claire GUANELLA-Pierre JAGGI-Nina SCHIPOFF du 22/3 au 28/4/2019

 

Claire GUANELLA

D’eau et de terre
Tenter d’appréhender le sens de la poétique de l’imaginaire revient à explorer la signification de deux mots-clés : l’eau et la terre et de prendre en compte ce qu’ils possèdent comme charges. La peinture est un moyen d’en saisir le sens profond. Claire les fait jouer entre eux de manière exquise en apparence, mais afin de suggérer des pulsions profondes qui révèlent une sorte de combat où, sous la douceur, une érotique apparaît tout en discrétion.
Entre la terre et l’eau, comme entre le corps et l’âme il n’existe pas de rupture mais un rapprochement sinon à perdre la vie.

Nina SCHIPOFF

Dans son travail, Nina étudie les concepts d’espace et de temps. Elle questionne les traces invisibles et visibles de l’interaction entre l’homme et le paysage et leurs impacts écologiques et géopolitiques dans un monde en accélération. Ses narrations racontent des fragments d’un paradis sauvage en disparition, comme des souvenirs figes de l’équilibre complexe de l’évolution de la vie. Utopia ?

Pierre JAGGI

Entre oscillations, balancements, alternances ou cadences, mes sculptures récentes de formes géométriques ont toutes un point commun. La particularité de chacun de ces objets est de se mettre en mouvement lorsqu’on lui donne une simple impulsion manuelle, puis de prendre du temps avant de s’immobiliser à nouveau.
C’est une concordance entre la symétrie et l’équilibre en relation avec le mouvement.

 

Collège du Mont des Princes 5ème 11/1/19 au 3/2/19

 

L’exposition des élèves de cinquième du collège du Mont des Princes fait suite à celle de l’année dernière. Ce cycle d’expositions invite le public à percevoir l’évolution des élèves durant les quatre années du collège dans le cadre des pratiques artistiques.

Le titre de l’exposition, «Le petit monde de la bande des cinés» est un jeu de mot qui concentre les problématiques abordées cette année avec les élèves. Le public peut découvrir des photographies de mondes miniatures construits par les élèves qu’ils tiennent dans leurs mains. Ces photographies ont été ensuite retravaillées avec un logiciel pour familiariser les élèves aux pratiques numériques. Une autre partie de l’exposition est consacrée à la création d’une planche de bande-dessinée en noir et blanc, l’objectif était de construire une intrigue autour d’un autoportrait en commençant l’histoire par un plan rapproché et en finissant par un plan général ou vice-versa.

Artiste photographe, Laure MAUGEAIS a initié les élèves à la pratique photographique dont le Sténopé et l’Afghan-box. Des élèves ont pu aussi rentrer dans une caméra obscura géante pour comprendre les principes de l’optique et vous pourrez voir une installation issue de cette très intéressante expérience.

Enfin, Mme Lasne, professeur de français projettera les productions des élèves de l’atelier cinéma pendant lesquels ils visionnent, analysent des films, font des exercices pratiques autour du genre documentaire et des techniques du cinéma d’animation dont la pixilation, et réalisent de courts films avec l’aide du réalisateur et comédien Pierre-Antoine Rousseau.

Vous pouvez suivre ce travail sur le site : https://cinemadumontdesprinces.wordpress.com

Anne Pujol, professeur d’Arts Plastiques au Collège du Mont des Princes.

 

  

Collège du Mont des Princes 6ème du 12/1 au 21/1/2018

Cette exposition à la galerie du pont des Z’Arts « Autoportrès épicés et sculptures cartoons » des élèves niveau 6ème du collège du Mont des Princes à Seyssel devrait être la première d’une suite de quatre expositions. Le concept élaboré parla galerie du Pont des Z’arts consiste à suivre ces mêmes élèves, chaque année, jusqu’en troisième pour observer l’évolution des pratiques artistiques en cours d’arts plastiques tout au long du collège.

Cette année, les élèves de sixième vous proposent deux réalisations, une picturale et l’autre sculpturale.

Les peintures sont des autoportraits, mais l’idée principale était de forcer l’expression de ces autoportraits grâce à l’agencement des couleurs. Au préalable, un cours sur les particularités de la couleur (complémentaires, chaudes/froides, texture , facture…) devait soutenir leurs recherches ainsi que la prise photographique en plan serré de leurs visages qui devaient exprimer leurs personnalités. Sur la photocopie les élèves devaient placerlescouleurs pour souligner leurs expressions et ainsi, dans un deuxième temps, rassembler à la maison les éléments naturels (épices, fleurs, terre, farine…) pour confectionner leurs palettes de couleurs qui correspondait à leurs premiers brouillons. Pour finir, les élèves « reproduisaient » leurs photographies sur un format Raisin (50X65 cm) non dans l’idée de porter leurs efforts sur la ressemblance mais plutôt sur la force de l’expression grâce aux textures, factures et juxtaposition des couleurs.

Tous ces travaux ont été ensuite pris en photographie, ce sont ces photographies que vous verrez à la galerie du « Pont des Z’arts » à Seyssel, la fragilité des originaux ne permettant que d’en exposer que quelques uns.

Les sculptures, elles, en carton d’emballage sont composées d’éléments peints et découpés qui, pour moitié, proviennent de la collecte des élèves dans chaque salle du musée des Confluences à Lyon lors de la « Sortie intégration » en tout début d’année. Les quatre autres éléments qui composent cette sculpture sont des éléments personnels censés représenter les centres d’intérêt de chaque élève. Par classe, toutes ces sculptures sont assemblées pour construire des totems, symbole de l’union et de la cohésion de chaque classe. Les sculptures des délégués ainsi que celles de leurs suppléants servent de socle à ces totems. La mise en couleur de chaque sculpture fait suite au premier sujet (les autoportrès épicés) car l’objectif était cette fois d’accentuer le volume par la couleur.

Ces deux réalisations, proches de « L’art pauvre » incitent les élèves à créer à partir de matériaux pauvres tout en réfléchissant sur le rôle essentiel de la couleur dans une œuvre artistique.

Les peintures fabriquées à partir d’épices et autres ne pouvaient plus s’apparenter à du coloriage. La difficulté de maîtrise de ces matières encourageait l’élève à ne pas s’en tenir simplement à un bon ou mauvais recopiage de la photographie initiale, l’élève devait aussi montrer qu’il avait compris le cours sur la couleur en réutilisant les notions abordées.

En ce qui concerne les sculptures « la sortie intégration » a pour objectif essentiel de permettre aux élèves d’une même classe en début d’année de se connaître pour instaurer un climat de confiance entre les élèves d’abord mais aussi avec les professeurs accompagnateurs. Le rendu final (les sculptures) suit le même chemin puisque chaque élève doit se responsabiliser pour que cette sculpture tienne debout chacune d’elle doit être équilibrée, la mise en couleur introduit l’idée qu’elle peut aussi jouer sur la lecture d’un volume.

Anne Pujol, professeur d’Arts Plastiques au Collège du Mont des Princes





Exposition du collège du Mont des Princes

Les élèves de troisième du collège du Mont des Princes de Seyssel ont étudié en cours d’arts plastiques, le texte de Platon « L’allégorie de la Caverne ».
Une lecture leur en a été faite, suivie de la demande suivante:  Schématiser ce texte en y plaçant les éléments et les personnages décrits dans cette allégorie .
Dans un deuxième temps, ils devaient prendre la place d’un des personnages et ainsi produire une installation artistique qui mettait en évidence leurs positionnements face à cette allégorie. Ce sont les résultats de ces installations que vous pourrez voir à la Galerie.
« L’allégorie de la Caverne » permet d’aborder deux thèmes importants de notre société contemporaine : le rôle des images, qui certes nous trompent, mais aussi nous instruisent, ainsi que l’engagement de chacun à justement s’instruire pour ne pas se laisser tromper.

Mme Pujol,

professeur d’arts plastiques au collège du Mont des Princes.

VERNISSAGE