« Dessine-moi », suivi de trois petits points…
C’est souvent ainsi que cela commence entre eux.
Alors, comme elle le fait depuis si longtemps, elle dessine. Rapidement, librement.
Sur papier, ou sur un plâtre qui sera ensuite gravé. Parfois sur l’argile directement.
Lors d’un séjour en Inde un artisan retranscrit les dessins dans du bois de teck en tampons à imprimer, ils sont prêts pour la métamorphose.
C’est la première étape.
« Transforme-moi » …
C’est alors qu’il intervient. Toute son attention va vers la céramisation du dessin.
Il s’agit que celui-ci donne le sentiment non pas d’être déposé sur le matériau, mais de s’incarner dans la matière, d’en émaner.
L’un révèle l’autre dans un mouvement réciproque.
Parfois, il polit une ardoise, qu’il troue pour offrir un centre de gravité à la pièce, et orienter le dessin à venir.
Elle griffe la pierre aux endroits où il l’a préalablement polie à l’aide d’une pointe ou d’une meuleuse.
Sous forme de plaques murales, ou d’objets en volume, le processus autorise toutes sortes de traitements de surface avant cuisson, dans un jeu presque infini, qu’ils nomment ensemble : le « deux en un ».
Nefissa BENOUNICHE https://nefissabenounicheconteuse.com
Jacques KAUFMANN https://www.aic-iac.org/member/jacques-kaufmann/